Je m’étais dit « je n’écrirais pas sur la maternité sur ce blog ». Je m’étais dit que je ne le ferrais pas. Et je suis obligée de constater qu’en ce moment à part mon fils, je ne pense pas à grand chose…
On n’en sort pas indemne. On ne devient pas différent, mais on mute. On ne devient pas quelqu’un d’autre, mais on devient autre chose. Je ne pourrais pas dire quoi.
Notre fils a deux mois depuis hier. Il est évidemment le plus beau et le plus cool des enfants. Il est devenu notre centre tout en étant un complément de notre vie. C’est doux, c’est fort, c’est monstrueux comme sentiment, c’est limite interdit.
J’avais dit que je ne parlerais pas de lui, de nous, de tous ces moments, mais je n’y arrive pas parce que je suis submergée par tout cela.
Alors oui, on est toujours en colère après le monde, oui, on n’a toujours envie de tout bazarder, il ne faut pas trop nous lancer sur les réformes du bac et sur l’éducation nationale, mais on est un peu en retrait.
On regarde ce petit être devenir ce qu’il est.
C’est fascinant.
Dans les nouvelles du front, mon accouchement a été rude. On peut le dire maintenant. Sur le coup, je ne l’ai pas vu comme ça, mais punaise en fait, ce n’était pas une partie de plaisir. Qui en plus c’est terminé en césarienne. Merci bien. (Ne parlons pas du fait que j’ai été séparée quatre heures de mon fils et de mon mari pour cause de manque de moyen de l’hôpital public.. Faut vraiment que j’écrive là-dessus… )
Dans les nouvelles du front, on a mis une semaine à revenir à la maison. On ne voulait pas me laisser sortir, parce que je ne voulais pas donner de biberons pour faire un complément à mon fils pour que celui-ci prenne du poids. J’ai bien fait, même si ils ont été un peu énervant, parce qu’aujourd’hui j’ai un beau gigot et j’allaite exclusivement. Ca mériterait un article aussi sur le cheminement… Comment je suis passée de « tout au biberon » à « lait maternelle jusque 6 mois avec double pompage au travail ». La Madame Sourire d’il y a dix ans pourrait rire de moi. Big up à moi-même !
Dans les nouvelles du front, je me sens enfin libérée des hormones et je confirme : la grossesse me fait fortement déprimer. Mais puissance 1000. Ici, pas de baby blues ou autres, ici, une libération et une joie de vivre retrouvée. Un bien fou. Malgré la fatigue, malgré les difficultés, je me retrouve positive. Le bonheur.
Dans les nouvelles du front, je reprends le travail le 8 janvier. C’est à la fois hyper tôt et à la fois ça me réjouit. C’est trop tôt pour mon fils. Clairement. Et encore je ne suis pas à plaindre puisque j’ai un emploi du temps sympa et des vacances. Mais il est temps pour moi de reprendre mon cerveau et les monstres me manquent un peu… Les collègues me manquent beaucoup et l’adrénaline de ce travail, si particulière, me manque aussi. Ce sont quand même des grands shoots d’émotions différentes et de prises de décisions brutales. J’adore ça.
Dans les nouvelles du front, mon couple va bien. J’aime voir Grumpf devenir un papa, apprendre la patience, lui faire des poutoux sur les pieds, le ventre, le faire sourire.
Bref, ça va bien.
Et ça me manque d’écrire.