Journal d’une « influenceuse » féministe – 2

L’été est passé.

L’été est passé sur le compte, j’ai passé tout mon été à écrire pour publier le livre que j’ai en tête depuis la création du compte. Je découvre la joie des relectures et des phrases rayées. J’apprends encore un peu plus et rapidement ce qu’est le monde de l’édition.

L’été est passé.

J’ai dû affronter ma vie personnelle, avec ses hauts, ses bas, ses moments d’envolés et celles où on découvre qu’on n’est pas aussi fortes que cela. Je ne peux pas continuer à me cacher continuellement derrière la fête et les rires. Savoir affronter le problème, le regarder en face et essayer de faire le moins de mal possible. C’est ainsi que j’ai passé mon été. Avec peu de réussite.

L’été est passé.

J’ai retrouvé la solitude de celle qui doit décider seule et vite. Je suis toujours impressionnée de découvrir que la solidarité est presque inexistante entre certains gros comptes. J’ai du mal à comprendre pour tout vous dire. J’ai l’impression d’être parfois sur une autre planète. J’ai tellement l’habitude de faire des actions collectives et de créer des dynamiques de groupe, que je ne comprends pas pourquoi cela ne prend pas plus sur certains sujets. J’ai surtout parfois l’impression de sentir un certain mépris en ce qui concerne les questions de couples et de tâches domestiques.

Je dirige un vrai paquebot. Le paquebot « T’as pensé à .. ? » ou TPA. Je le dirige en naviguant à vue, en tentant de suivre mes envies, les envies des abonné.e.s. Je tente aussi de tout mettre dans mon emploi du temps et j’ai avancé sur la question financière : je dois aussi investir un peu pour continuer à avancer. J’aurais mis presque dix mois à le comprendre. J’ai le droit à une certaine rémunération. Cela a été dur à me faire comprendre et encore plus à me faire accepter. J’ai encore du mal avec l’idée pour être honnête.

A lire aussi :  Pourquoi je n’irais pas voter aux primaires de la droite

Et là, quand je regarde mon agenda, j’ai juste envie de défaillir. Je vois que jusqu’au mois d’avril, cet agenda est plein.

Parfois j’ai peur que tout s’arrête d’un coup, j’ai peur de ne pas être à la hauteur, j’ai peur que le sujet m’épuise, j’ai peur de la médiatisation et de ce que ça pourrait faire sur mon quotidien. J’ai peur qu’on découvre que j’ai aussi des failles et que je ne suis pas toujours aussi combative.

Que le plus gros combat de l’année qui vient de passer, cela a été avec moi-même.

J’ai du mal aussi à voir mes proches. Je crois que je ne prends pas assez le temps. J’ai peur de perdre des proches à cause de ce tourbillon. Mais quand tout cela sera fini, qui restera ? Qui sera encore là ? Ca sera quoi ma vie ?

Est-ce que je suis en train de muter ? De changer de vie radicalement ? Est-ce que je serais encore prof dans cinq ans ?

TPA est en train de m’emmener encore plus loin que le livre. Je sens que ça prend. Je n’invente pas ce qui est en train de se passer. J’ai fait des rencontres décisives et cela me fait du bien.

Le matin, quand je me lève, j’allume mon portable et je me lance dans ce tourbillon. Je remercie tellement certaines personnes d’être là au quotidien, à me tenir la main, à m’ouvrir des portes et à faire en sorte que j’avance sans trop me casser la gueule.

Je remercie ceux et celles qui m’aiment comme je suis, avec mes contradictions et mes failles, bien trop nombreuses en ce moment.

A lire aussi :  Le changement

Merci de prendre de mes nouvelles, merci d’écouter mes récits, merci d’être là.

A bientôt pour de nouvelles aventures.