Ce billet a été écrit en plusieurs fois. Depuis un mois, il est là, mais je n’arrive pas à le poster.
Il m’est bien difficile de faire comme si rien ne s’était passé. Comme si, finalement, il n’y avait eu aucun tsunami médiatique durant ces dix derniers jours.
Je me suis longuement imaginée écrire ce billet. Je me suis imaginée, dans mon bureau, dans mon appartement, à Saint-Denis, en rentrant de mes cours. Je me suis dit que j’allais rapidement écrire la suite, que les mots allaient forcément venir.
Mais bien preuve en est, que la pression, on peut se la mettre toute seule comme une grande.
Pour ceux qui ne le savent pas : mes publications sur le Huffington Post ne me rapportent rien. On me contacte, à la suite d’un billet, et puis je dis oui ou non.
Pour le billet sur le Parti Socialiste, j’ai longuement hésité. En fait, j’ai contacté des amis avocats et community manager pour savoir ce que je devais faire en cas de pépin. Je sais, ça parait bête, mais comme dans ce monde, on n’est jamais trop prudent… Je les remercie au passage, leurs conseils m’ont été précieux pour la suite.
Et puis j’ai accepté. Le billet a été publié le vendredi 13 septembre et tout s’est enchaîné.
J’ai d’abord eu des félicitations de certains journalistes. Mon compte twitter a commencé à recevoir des notifications, lui qui me servait seulement pour faire de la veille d’actualités. Puis mon article a été partagé : 10, 20, 30… J’ai arrêté de regarder. J’ai vu que cela commençait à faire le tour. C’est arrivé dans les mains de certains militants du Front National, qui m’ont aussi félicitée et qui m’ont expliqué que la solution était Marine.
J’ai vu un partage du côté du Front de Gauche et j’ai pris à nouveau des leçons sur mon vote et ma manière de penser.
J’ai ensuite pris une leçon de la part de certains membres du Parti Socialiste qui m’ont demandé pour qui j’allais voter à la primaire de droite.
Vous savez ce qui m’a le plus surprise ? C’est que j’ai toujours pris des leçons par des hommes. A aucun moment des femmes sont venues m’expliquer comment je devais penser. Il y en a juste une qui m’a insultée mais en privée, rien de bien méchant. En revanche, les hommes ont toujours essayé de m’expliquer comment je devais penser.
C’est donc cela de faire un buzz, même si au fond, il n’y a rien de plus éphémère que les médias.
Ma vie n’a pas changé : j’ai continué à donner mes cours, à embrasser mon mari et à rire avec mes amis.
Quoiqu’il en soit, je m’interroge fortement sur les suites à donner. J’avais pour idée de donner la parole à des femmes, de faire des portraits de femmes engagées, d’expliquer ce qu’est l’engagement. Je pense que je vais partir sur cette voie. J’ai déjà eu un contact avec une militante PS, très touchée par mon billet. On commencera par là.
J’ai aussi été contacté par différents collectifs ou journalistes. J’y ai parfois donné suite, mais pas toujours. Aller m’exposer devant le cirque médiatique, très peu pour moi.
Je pense aussi continuer à écrire des articles avec dans le viseur la Présidentielle 2017. Certaines me l’ont demandé, je le ferais donc avec plaisir.
On ne sait pas ce qui va se passer, on ne sait pas vers où on va, mais on y va, indéniablement.
J’aimerais pouvoir mettre « Char Parti Socialiste » de côté, pour continuer à écrire comme cela me chante. Il faut un peu de recul, mais cela va venir.
En tout cas, merci à tous, merci pour les compliments, la défense, les arguments contradictoires. Sans vous, sans ce soutien, je n’y arriverai pas vraiment.