Frottis du col de l’utérus : un geste simple qui peut vous sauver la vie


Mesdames, quand avez-vous fait votre dernier frottis ? Si vous ne vous en souvenez plus ou que vous n’en avez jamais fait, cet article est pour vous. Le frottis cervico-utérin est un examen de dépistage crucial pour la santé des femmes. Rapide, indolore et remboursé, il permet de prévenir efficacement le cancer du col de l’utérus en détectant des lésions précancéreuses. Pourtant, près d’une femme sur trois ne se fait pas dépister régulièrement. Voici tout ce que vous devez savoir pour prendre soin de votre santé intime.

Le frottis, c’est quoi exactement ?


Le frottis, aussi appelé frottis cervico-utérin ou FCU, est un prélèvement de cellules effectué au niveau du col de l’utérus lors d’un examen gynécologique de routine. Il est réalisé par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme.

Son but principal est de dépister le cancer du col de l’utérus à un stade précoce, avant même l’apparition de symptômes. Ce cancer se développe lentement, à partir de lésions précancéreuses provoquées dans la majorité des cas par certains types de papillomavirus humains (HPV). Ces lésions, si elles ne sont pas traitées, peuvent évoluer en cancer au bout de 10 à 15 ans.

En prélevant des cellules du col et en les analysant au microscope, le frottis permet de détecter la présence éventuelle de cellules anormales ou précancéreuses. C’est un examen de dépistage extrêmement efficace : pris à temps, le cancer du col de l’utérus se guérit dans plus de 90% des cas.

Le frottis sert aussi à diagnostiquer d’autres pathologies gynécologiques comme des infections sexuellement transmissibles.

Pourquoi est-il si important de faire des frottis régulièrement ?


Le cancer du col de l’utérus est le 12ème cancer le plus fréquent chez la femme en France. Chaque année, plus de 3 000 nouveaux cas sont détectés et environ 1 100 femmes en meurent. C’est pourtant l’un des cancers les plus facilement évitables grâce au dépistage par frottis. Depuis la généralisation du FCU, l’incidence et la mortalité liées à ce cancer ont diminué de moitié.

Le problème, c’est qu’une femme sur 3 ne participe pas au dépistage au rythme recommandé. Les raisons sont multiples : manque d’information, oubli, peur de l’examen ou de découvrir une maladie… Pourtant, le frottis est indolore, rapide et pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. Aucune raison donc de s’en priver !

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Plus on se fait dépister régulièrement, plus on a de chances de détecter d’éventuelles anomalies à un stade précoce, ce qui augmente considérablement les chances de guérison. C’est d’autant plus important que le cancer du col ne provoque souvent aucun symptôme avant un stade avancé.

Faire des frottis régulièrement, c’est faire un geste simple pour sa santé et se donner toutes les chances d’avoir une vie intime épanouie le plus longtemps possible.

A quel âge et à quelle fréquence faut-il faire des frottis ?


En France, le dépistage du cancer du col par frottis est recommandé pour toutes les femmes de 25 à 65 ans, qu’elles soient vaccinées ou non contre les HPV (plus d’infos sur ce vaccin très important en fin d’article).

Il faut commencer les frottis dans les années qui suivent le début de l’activité sexuelle, et au plus tard à 25 ans. Ensuite, si les 2 premiers frottis réalisés à 1 an d’intervalle sont normaux, un rythme de 1 frottis tous les 3 ans suffit.

Après 30 ans, le dépistage évolue : le frottis est couplé à un test HPV, plus performant pour détecter les lésions à risque. Ce test recherche la présence dans les cellules du col des HPV dits à « haut risque » qui peuvent provoquer des cancers.

Ce rythme triennal (1 fois tous les 3 ans) s’applique à toutes les femmes, même ménopausées, même si elles n’ont plus de rapports sexuels, même si elles sont vaccinées contre les HPV. Le suivi doit se poursuivre jusqu’à 65 ans passés dès lors que les derniers examens étaient normaux.

Parfois, selon vos antécédents personnels ou familiaux, votre niveau de risque ou vos résultats précédents, votre médecin peut vous proposer un suivi plus rapproché. N’hésitez pas à en discuter avec lui.

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Comment se préparer au mieux avant l’examen ?


Le frottis ne nécessite pas de préparation particulière, il peut être fait à n’importe quel moment. Il y a juste quelques petites précautions à prendre pour optimiser la qualité du prélèvement :

  • Programmez le rendez-vous en dehors de votre période de règles, idéalement au milieu du cycle. La présence de sang peut perturber l’analyse des cellules.
  • Evitez les rapports sexuels, les douches vaginales et l’utilisation de tampons dans les 48h précédant l’examen.
  • Si vous avez une infection vaginale ou prenez un traitement local, mieux vaut reporter le frottis après la guérison pour ne pas fausser les résultats.
  • Le jour de l’examen, munissez-vous si possible de vos anciens résultats de frottis et d’examens gynéco.

Comment se déroule concrètement un frottis ?


Le prélèvement est réalisé au cabinet médical, sur une table d’examen gynécologique. Une fois déshabillée de la taille aux pieds, vous vous installez sur la table, les jambes écartées reposant sur des étriers.

Votre praticien introduit délicatement un instrument appelé spéculum dans votre vagin pour écarter les parois et accéder au col de l’utérus. Il prélève ensuite des cellules à la surface du col à l’aide d’une petite brosse souple ou d’une spatule en plastique.

Vous pouvez ressentir une gêne ou une pression pendant ce geste rapide et indolore, mais cela ne dure que quelques secondes. Si vous êtes particulièrement stressée ou contractée, n’hésitez pas à le signaler au praticien qui fera en sorte d’être le plus doux possible.

Les cellules prélevées sont ensuite étalées sur une lame de verre et envoyées au laboratoire pour une analyse au microscope, à la recherche d’éventuelles anomalies. Le médecin remplit également un formulaire avec vous, recueillant des informations sur vos antécédents médicaux et gynécologiques qui seront utiles au biologiste.

Quand et comment obtient-on les résultats ?


Les résultats du frottis vous sont généralement communiqués dans un délai de 7 à 10 jours suivant l’examen. Dans la majorité des cas, le frottis est normal et vous voilà tranquille pour 3 ans !

Si le frottis révèle des anomalies, pas de panique. Cela ne signifie pas que vous avez un cancer, mais que des cellules anormales ou précancéreuses ont été détectées. Des examens complémentaires (colposcopie, biopsie) seront alors réalisés pour déterminer le type et le degré des lésions, et mettre en place un traitement si nécessaire. Plus elles sont prises en charge tôt, plus les chances de guérison sont importantes.

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Dans de rares cas, le laboratoire peut juger le prélèvement ininterprétable et vous devrez alors refaire un frottis. C’est pourquoi il est important de bien respecter les petites consignes avant l’examen pour limiter ce risque.

La vaccination anti-HPV : un complément indispensable au frottis


En plus du frottis, il existe un autre moyen très efficace de prévenir le cancer du col de l’utérus : la vaccination contre les papillomavirus (HPV).

Recommandée à toutes les jeunes filles entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans, elle protège contre les HPV 16 et 18 responsables de 70% des cancers du col. Depuis 2021, elle est aussi recommandée aux garçons pour prévenir d’autres cancers et maladies liés aux HPV.

Associée au dépistage par frottis, la vaccination constitue une arme de choix pour espérer à terme éradiquer ce cancer. D’où l’importance d’en parler autour de vous pour encourager les adolescentes à se faire vacciner.

Attention toutefois, même vaccinée, le dépistage reste essentiel car le vaccin ne protège pas contre tous les HPV. Vaccination et frottis sont deux outils complémentaires pour une prévention optimale.

Conclusion


Vous l’aurez compris, le frottis n’a rien d’une partie de plaisir mais c’est un geste salvateur, à la portée de toutes, pour se prémunir d’un cancer évitable. Alors n’attendez plus : prenez dès maintenant rendez-vous avec votre médecin ou gynécologue pour réaliser cet examen simple et indolore. Incitez aussi vos proches à le faire.

En participant au dépistage, en vous faisant vacciner et en diffusant l’information, vous contribuerez à faire reculer ce cancer qui touche encore trop de femmes. Votre santé intime est précieuse, prenez-en soin !