J’ai coupé mes cheveux. Je les ai teints en rouge. Plus rouge que d’habitude. Je me suis fait tatouer. J’écoute de la musique fort, je me suis remise à fumer en soirée. Je pourrais danser jusque 6 heures du matin, pieds nus. Et d’ailleurs c’est ce que je fais. J’ai recommencé à boire sans mon ami modération. Je dors chez des amis sans prévoir de culotte ou de brosse à dents.
Même quand je travaille le lendemain.
Je suis retournée quelques années en arrière.
Je suis une Adulescente. Mais Mama.
Je savais que ça allait revenir, je savais que ce n’était pas trop loin, je savais qu’avec le rythme qui se ralentie, le petit qui fait ses nuits, j’allais forcément un moment ou un autre recommencer à faire ce que j’avais perdu.
Je l’avais perdu au milieu de mes angoisses de fausses-couches, de prêts immobiliers et de fécondité. Des choses d’adultes. Ces choses dans lesquelles j’ai eu envie de me mettre pour que la vie soit plus sérieuse, pour que je puise maîtriser.
Et puis voilà. Je suis le portrait de cette femme. 31 ans, maman, mariée avec un appartement. D’un seul coup, je me réveille, je m’interroge : qu’est-ce qui m’a poussé vers telle ou telle voie ?
Je n’ai jamais été aussi heureuse d’être là où je suis, avec mon mari et mon fils, mais est-ce que je ne me serais pas un peu oubliée dans ces méandres ? Est-ce qu’on ne devrait pas lâcher un peu pour être plus heureux ?
Est-ce que je ne serais pas dans un rôle trop grand pour moi, trop sérieux et qui me bouffe au quotidien ? Est-ce que je ne devrais pas me laisser aller ?
Forte de l’amour de mon mec, forte de l’amour de mon fils, ne serait-ce pas le temps de s’occuper de moi ?
J’ai l’impression d’ouvrir des milliers de perspectives et d’envies.
On m’avait dit que 30 ans était le plus bel âge, car plus forte, plus sûre, plus en phase avec ses réalités.
Je ne sais pas vers quoi tout cela me mène, mais j’ai hâte de connaître la suite.