Ne pas savoir où on va : est-ce le problème?

Aujourd’hui, mes petits loupions, j’aimerais vous parler d’un ressenti profond depuis mon notre mariage. Et qui ne semble pas s’arranger avec les mois qui passent.

Déjà trois mois que nous avons dit oui. Déjà trois mois que cette belle journée est passée.

Mais j’ai comme une sensation de vide, comme si je ne savais plus vers quoi aller,  vers où aller.

L’ouverture de ce blog, c’était un peu ça. Reprendre mes anciennes habitudes d’écriture et tenter de mettre des mots sur ce sentiment qui m’habite maintenant depuis quelques semaines.

C’est venu lors de notre voyage en Italie, au mois d’août. On était bien, c’était même parfait. J’ai réalisé mon rêve en visitant Florence et notre road-trip Alpes/Toscane est sûrement une de mes plus belles expériences de voyage (en attendant le Vietnam en Février !).

Seulement voilà, j’avais l’impression de ne pas être… comprise. Ou du moins, de ne pas savoir m’exprimer, de ne pas pouvoir expliquer ce qui ne va pas. Tu l’as bien compris, la rentrée n’a pas vraiment aidé. On m’a expliquée que c’était normal, qu’après avoir conduit un projet aussi fort que notre mariage, il était tout à fait normal que je me sente vide. On m’a parlé de Wedding Blues et de toutes ces théories un peu fumeuses autour du mariage.

Mais mon mariage, il est passé. Je ne ressens aucune envie de revivre « ma plus belle journée » et je n’ai aucun regret. Il était comme je l’ai voulu et comme Grumpf l’a voulu. Je ne suis pas ces personnes nostalgiques, qui se retournent sur un passé qu’elles ne peuvent plus avoir et qu’elles ne peuvent surtout plus comprendre. Les « C’était mieux avant… » très peu pour moi.

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Mais que se passait-il en moi pour que je me retrouve à trouver tout fade et gris?

J’ai pensé pendant un temps que c’était mon métier et que je commençais une petite déprime face aux espérances que j’avais pu mettre dans celui-ci. Mais à bien y regarder, et à me questionner, c’est peut-être bien plus profond que cela.

En fait, depuis notre mariage, nous ne savons plus où on va et surtout où je vais. Je ne sens plus de grandes lignes directrices et j’ai l’impression de me laisser bercer par un ronron bien familier : celui de la routine.

Cette routine que tous les 20 à 35 ans essayent de fuir à grand renfort de sorties,  de réseaux sociaux et de photos pour prouver qu’ils ont bien existé à tel instant. J’ai l’impression depuis cette rentrée que je fais partie de cette catégorie et que la vie semble particulièrement douce et à la fois… assez chiante.

Non pas que je m’ennuie avec mon Grumpf ou avec mes amis, soyons bien clair là-dessus. Juste je ne retrouve pas ce qui m’animait il y a encore quelques années. Est-ce cela grandir ? Devenir adulte ? Je n’ai aucune réponse à tout cela.

Grumpf et moi sommes dans une période où n’avons pas de grand projet, à part notre voyage de noce au Vietnam, qui en soi est un grand projet.

Nous ne projetons pas d’avoir des enfants dans l’année, ou même l’année d’après. Ni de déménager de notre appartement d’étudiant, ni d’acheter une ferme dans le Larzac. Nous n’avons pas envie de tout cela. Nous n’avons pas envie et pourtant quel confort de suivre ce que nos parents ont fait et ce que nos proches sont en train de faire. Tout semble bien plus facile ailleurs, bien plus agréable. Alors que je sais pertinemment que ce n’est pas vrai.

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Parfois, je suis jalouse de ces achats de maison, de ces enfants qui naissent, de ces déménagements et ces promotions. Dois-je pour autant me confronter à un modèle de vie et de couple alors que je n’ai pas envie de cela en ce moment ?

Dans nos amis, nous sommes les seuls mariés et je crois que ce statut nous pèse un peu. C’est comme si on avait passé une étape plus vite que les autres, qu’on avait voulu donner notre propre interprétation du mariage et que finalement, la vision du mariage nous rattrapait encore plus vite : faire des enfants, avoir une maison, s’installer.

Les conseils qui viennent à mes oreilles quand je parle de tout cela sont souvent de « profiter », de « voyager », de se donner du temps. Mais c’est quoi profiter quand tu travailles plus de 50 heures par semaine ? C’est quoi voyager quand tu payes un loyer qui correspond à plus de 1/3 de tes salaires ?

J’ai un peu l’impression de ne pas avoir de cap, pas d’envie réelle et c’est très déstabilisant. J’aimerais parfois foutre un bon coup de pied dans la fourmilière et reprendre les choses à zéro. Déménager ? Pourquoi pas. Mais pour où, vers quelles horizons ?

Je lisais cet article de Leax il y a peu, où elle explique comment avec son amoureux, ils ont pris leur courage à deux mains et sont partis s’installer comme ça dans une autre ville. Je ne sais pas si j’en serais capable. Je ne sais pas si mon métier me permettrait de partir comme cela.

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Pour partir de l’académie de Créteil, il faudrait que je fasse encore quelques années de remplacements et de zone difficile. Mais suis-je vraiment capable de le faire ? Et puis Grumpf, avec  sa thèse, doit aussi rester en région parisienne. Je ne pourrais pas vivre loin de lui.

Alors c’est vrai que le quotidien n’est pas forcément « youpi tralala » depuis quelques temps. Ces questions me pèsent beaucoup et reviennent en boucle dans mes rêves. Je crois que je n’ai pas de but, je ne fais que « vivre » et j’ai l’impression que mon travail prend beaucoup trop de place, par rapport au reste.

Dans une conversation récente avec une amie proche, on se confiait cette désillusion autour de nos espérances, de nos rêves, de nos envies. J’ai l’impression que c’est un sentiment général… Et cela me fait peur pour la suite.

Sur ce bavardage peu enthousiaste, je te souhaite une excellente semaine et fais en sorte, surtout, de donner un sourire par jour !